La tapisserie des Trois Couronnements qui porte au bas de la mandorle les armes du cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Lyon, a dû être exécutée entre 1476, date de son élévation au cardinalat et 1488, date de sa mort. L’inventaire de 1561 précise qu’elle a été donnée au Trésor de la cathédrale de Sens par le cardinal Louis de Bourbon, archevêque de Sens, comme la tapisserie de l’Adoration des mages présentée dans la salle voisine.
Retable pour orner le « hault de l’autel » (inventaire de 1595), cette tapisserie au tissage remarquablement fin représente trois couronnements. Dans la partie centrale surélevée, une mandorle d’anges met en valeur le Couronnement de la Vierge au ciel par la Trinité. Dans les parties latérales plus basses, les deux scènes sont tirées de l’Ancien Testament : à gauche, le couronnement de Betsabée par Salomon et à droite, celui d’Esther par Assuérus, tous deux en présence de la cour royale. Le rapprochement de ces trois images – image principale et préfigures de l’Ancien Testament- est emprunté à la Bible des Pauvres, bible illustrée d’images, destinée aux prêtres pour la préparation de leurs sermons.
On reste frappé par l’élégance des personnages, le raffinement des costumes et la recherche des décors, tous accentués par la finesse du tissage. C’est vraiment une des tapisseries les plus précieuses et les plus anciennes actuellement connues, et le ch