Majestueux, mystérieux, ce vase surprend par sa couleur.
Fabriqué dans la région de Naples en alliage cuivreux, il possédait à l’origine deux anses. Une seule est conservée, décorée d’une tête de bouc. A l’emplacement de la seconde a été gravée, 150 ans plus tard, la dédicace suivante :
Deo Vcueti / et Bergusiae, Remus Primi fil(ius) / donauit / u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) 1
Le nom du dieu gaulois Ucuetis apparaît ici avec celui de sa parèdre Bergusia, sur le col d’un vase offert en offrande (ex-voto) au couple divin. Le dieu Ucuetis est connu par une autre inscription en langue gauloise à Alésia et est attesté également chez les Eduens à Entrains-sur-Nohain. Toujours en lien avec des activités métallurgiques, il est souvent qualifié de dieu des forgerons… La divinité du nom de Bergusia n’est quant à elle attestée sur aucun autre site à ce jour.
La grande maîtrise du travail du métal par les artisans d’Alésia, rendue célèbre par le texte de Pline l’Ancien, est confirmée par les découvertes archéologiques. Des ateliers de fabrication d’objets en bronze et en fer ont été mis au jour sur l’ensemble du site. Le Monument dit d’Ucuetis à la suite de la découverte de ce vase, est identifié comme le siège de la corporation des métallurgistes. Situé en limite du centre monumental, il confirme l’importance économique des artisans d’Alésia, qui tirent parti d’une production florissante à destination de l’armée romaine pendant tout le 1er siècle.