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Tu sais que tu es en Bourgogne-Franche-Comté quand dans ton musée il y a...
Et si nous commencions par mieux connaître nos « grands témoins universels » et nos « pépites locales » ? Voici une belle invitation à la découverte des collections de nos musées, celles qui font la saveur de nos territoires, leur originalité, celles qui donnent envie aux gens d’ici et d’ailleurs de les visiter et de se rencontrer.
Il n’est pas ici question de se comparer, se mesurer, se démarquer, mais au contraire de se connaître, se reconnaître pour mieux s’apprécier, de poser les bases de ce qui nous lie et de ce que nous avons envie de mettre en partage. Bref, cette exposition dit qui nous sommes, ce qui nous passionne, ce qui nous caractérise pour mieux nous ouvrir au monde et accueillir nos visiteurs.
Pour sa première exposition virtuelle, l’association des musées en Bourgogne Franche-Comté affiche son ambition de fédérer les musées de la Région autour de leurs richesses patrimoniales, sur un ton décomplexé, résolument joyeux et positif, à l’image de ses adhérents, musées et professionnels !
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Affiche Pernot - Suprême Pernot, Petit-Beurre Gamin E. Gex
La fin du XIXe siècle voit en France l’émergence d’une industrie de pâtisserie sèche : Lefèvre Utile en 1887 (Petit-Beurre LU) à Nantes et quelques années plus tôt en 1883 Pernot à Dijon.
L’entreprise artisanale laisse rapidement la place à une manufacture qui dès 1906 emploie 1200 ouvriers. Elle ne cesse de se développer mais subira la concurrence mondiale à la fin de la seconde guerre mondiale, l’évolution des technologies et des goûts dans les années 60.
Vendue en 1963, l’usine quitte définitivement Dijon en 1974.
Dès le début du XIXe siècle, de nouvelles techniques d’impression permettent la réalisation de grande affiches colorées qui suscitent l’intérêt du public.
La maison Pernot multiplie les images colorées sur l’ensemble de ses boîtes de gâteaux ou sur de grandes affiches.
Les publicitaires ont compris que l’intermédiaire entre le produit et le consommateur était la femme, on la retrouve donc sur nombre d’images.
Cette lithographie associe deux figures présentes sur d’autres produits Pernot : la femme assise dégustant un biscuit et l’enfant au tambour.Musée de la Vie Bourguignonne - Perrin de Puycousin Affiche Pernot - Suprême Pernot, Petit-Beurre Gamin E. Gex -
Allégorie de la Bourgogne (SB) Pierre-Paul Prud’hon
En 1786, les États de Bourgogne choisirent Pierre-Paul Prud’hon pour réaliser l’immense toile décorative qui devait orner le plafond de la salle des Statues du premier musée de Dijon. Élève de l’École de dessin et lauréat du prix de Rome depuis 1784, Prud’hon avait commencé son séjour dans la Ville éternelle. Cette commande à la gloire de la Bourgogne conciliait ainsi la vocation du musée à présenter les œuvres des bénéficiaires du prix institué par les États de Bourgogne depuis 1776 et les exigences de la célébration politique des gouverneurs de la province, les princes de Condé.
Reconnaissable à l’écu sur lequel elle s’appuie, la Bourgogne personnifiée est drapée dans un manteau fleurdelisé et désigne au-dessous d’elle les armes des Condé, composées des trois fleurs de lys et de la brisure de bâtardise. Prud’hon mettra un peu plus d’un an pour réaliser cette œuvre, envoyée à Dijon en avril 1787 et installée dans la salle des statues.
Musée des Beaux-Arts Allégorie de la Bourgogne (SB) Pierre-Paul Prud’hon -
Buste de Buffon Ecole française
Exécuté probablement de son vivant, ce buste présente Buffon la chemise ouverte, le visage neutre et le regard lointain, rappelant le buste réaliste de Houdon de la même période et apportant de la vitalité à cette vision du naturaliste. Seule la chevelure savamment maîtrisée anime le visage de Buffon.
L’originalité de cette représentation et sa datation font de ce buste un élément de choix pour le musée, permettant de documenter l’iconographie de Buffon. Au regard des autres bustes le représentant l’air grave, le menton relevé avec une chemise à dentelle et une veste, cette version semble montrer un Buffon plus intime, qu’on se prend à imaginer sur sa terre natale de Montbard.Musée Buffon Buste de Buffon Ecole française -
Câle à diairi
La câle à diairi, ou bonnet à chignon, est une coiffe traditionnelle du Pays de Montbéliard. Le modèle est constitué de deux faces identiques assemblées par une couture médiane. Le bonnet est généralement doublé d’une toile écrue, parfois de verquelure, rarement d’une indienne, quelquefois matelassé. Un biais souvent en satin assure la finition du bord. D’après l’iconographie et les exemplaires récents, de larges rubans sont fixés au niveau des oreilles et de la nuque, les premiers noués sous le menton, les seconds sur le dessus de la tête ou retombant sur la nuque. Un grand nombre de ces coiffes n’ont pas conservé leurs rubans usés.
Cette coiffe est devenue un emblème identitaire incontournable du Pays de Montbéliard, directement lié au protestantisme.
La collection des musées de Montbéliard compte actuellement plus de 400 câles à diairi.
Musée d’Art et d’Histoire, hôtel Beurnier-Rossel Câle à diairi -
Carte du Duché de Bourgogne dite de Cassini et gravée par Seguin
Réalisée par la famille d’astronomes et cartographes Cassini durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, cette carte constituait une véritable innovation et une avancée technique décisive pour l’époque, s’appuyant sur la triangulation géométrique.
Il s’agit de la première carte topographique et géométrique réalisée à l’échelle du Royaume de France et qui sera déclinée par territoires, à l’instar du Duché de Bourgogne. Elle avait pour fonction de mesurer les distances et assurer le positionnement exact des lieux, déterminer le nombre de bourgs, villes et villages et de présenter ce qui était immuable dans le paysage. Les feuillets sont consultés fréquemment pour la précision du tracé du réseau routier, notamment par les historiens, généalogistes, géographes et écologues.
Musée Buffon Carte du Duché de Bourgogne dite de Cassini et gravée par Seguin -
Casque de type Port recyclé en louche de fondeur
Centre politique et religieux, l’oppidum de Bibracte est également un centre de production artisanale extrêmement dynamique, qui participe au rayonnement de la capitale éduenne à l’échelle régionale et au-delà.
Le long de son avenue principale, tout comme dans d’autres secteurs du site, les archéologues ont mis au jour plusieurs dizaines d’ateliers de travailleurs du métal. Forgerons et bronziers produisent des objets de types variés, fibules, outils, armes, ornements de char, etc., selon des chaines opératoires standardisées.
Découvert dans l’un de ces ateliers, cette calotte en fer a servi de creuset pour faire fondre et verser le métal en fusion. Mais cet objet a eu une première vie avant de tomber dans les mains de l’artisan, puisqu’il s’agit en fait d’un casque de soldat, doté de sourcils marqués au repoussé, qui a été modifié par sciage de sa base et ajout d’un petit bec verseur et de barres rivetées pour le maintien d’un manche.
Musée Bibracte Casque de type Port recyclé en louche de fondeur -
Céramiques éduennes
Sur cette image, on observe deux vases tonnelets typiques des productions gauloises pour le service à boire, l’un en céramique à pâte grise fine lissée et fumigée, à la surface sombre du fait de sa cuisson en atmosphère réductrice très pratiquée par les potiers gaulois, l’autre en céramique à pâte claire peinte d’un décor géométrique, selon un usage caractéristique de la Gaule centrale et orientale.
On observe également une petite cruche à pâte claire, témoin de l’importance des importations romaines dans le vaisselier éduen, qui accompagne l’arrivée massive de vin italique et engendre la production d’imitations par les potiers gaulois. Les trois objets ont été découverts dans la même unité stratigraphique, dans le secteur du centre monumental de l’oppidum éduen.1. Vase tonnelet, céramique à pâte grise fine lissée et fumigée
2. Vase tonnelet, céramique à pâte claire peinte
3. Cruche à pâte claire et engobe beigeMusée de Bibracte Céramiques éduennes -
Citroën 2CV fourgonnette « Service de livraison jouets Sésame » et « Ponts et chaussées du Jura »
Fondée en 1884 à Saint-Claude, la société Sésame fabrique des articles publicitaires. À partir de 1955, elle propose à ses clients un nouveau support, en plus des porte-plume et autres portemines : le jouet et plus particulièrement les petites voitures. Les véhicules sont vendus à un prix dérisoire (2 Fr pour le modèle à friction) et font référence à des marques internationales (Coca-Cola) mais aussi locales ou peu connues (La vache Grosjean, Plastique Gilac...).
Mais même lorsque la camionnette fait la publicité du soda américain, elle est immatriculée « 39 », dans le Jura !
Musée du jouet Citroën 2CV fourgonnette « Service de livraison jouets Sésame » et « Ponts et chaussées du Jura » -
Croix de Christine de Suède
Depuis 2010, le musée d’art sacré de Dijon expose une pièce remarquable du XVIIe siècle, déposée par le Centre Hospitalier où elle était conservée depuis le XIXe siècle, la croix dite de Christine de Suède. Cet objet est remarquable à plus d’un titre : la qualité de son exécution, la préciosité et la richesse des ornements en font un objet d’art exceptionnel, auréolé d’une provenance royale puisqu’il aurait été donné par la reine Christine de Suède à un dignitaire dijonnais, lors de son passage dans la capitale des États de Bourgogne en 1656, en remerciement de l’accueil fastueux reçu. En effet, à la demande du roi de France qui sollicite un accueil royal et l’organisation d’une entrée solennelle pour la reine, les habitants de Dijon reçoivent Christine en grande pompe, déployant décors urbains et tapisseries, et ordonnant aux habitants non seulement de nettoyer devant leurs habitations, mais aussi de former une haie d’honneur, sous réserve d’amendes.
Musée d’art sacré Croix de Christine de Suède -
Dubois, Maître-autel Jean Dubois
Provenant de la chapelle Sainte Anne, cet autel à baldaquin abrite le groupe de la Visitation sous un dais : la Vierge Marie rend visite à sa cousine Elisabeth qui attend, malgré son âge avancé, un fils. Elisabeth marche à la rencontre de Marie et s’incline légèrement devant elle avec un geste de bienvenue. Le soubassement est en marbre noir et calcaire oolithique rose de Bourgogne (Chassagne ou Dijon) et la table en calcaire à gryphées arquées.
Jean Dubois est l’un des sculpteurs les plus importants de la période baroque et son œuvre est intimement lié à Dijon (décors du palais des États par exemple).Musée d’art sacré Dubois, Maître-autel Jean Dubois -
Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges (NL) Sophie Rude
L’auteure de ce tableau, Sophie Rude, épouse du sculpteur François Rude, née comme lui à Dijon, se forme dans sa ville natale avant de suivre sa famille en exil à Bruxelles au retour de la monarchie. Sur place, elle entre dans l’atelier de David, dont elle abandonne peu à peu le néoclassicisme. Répondant au renouvellement des sources d’inspiration du romantisme, elle choisit de représenter un moment de l’histoire de France, et plus particulièrement de l’histoire bourguignonne. Pour cela, elle s’inspire de l’ouvrage Histoire des ducs de Bourgogne par Prosper de Barante qui relate cet épisode de 1436 où les Brugeois se révoltent contre le duc Philippe le Bon. Fidèle au récit, l’artiste restitue le tumulte de la foule hostile cernant la duchesse, dont le geste de protection maternelle renforce l’intensité dramatique de la scène. Présentée au Salon de 1841, l’œuvre séduit mais ne dépasse pas le genre de l’anecdote historique : Sophie est éclipsée par le génie de Delacroix, auquel elle emprunte son lyrisme chaleureux.
Musée des Beaux-Arts Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges (NL) Sophie Rude -
Faisan doré, Le curé de Saulieu et Ours blanc François Pompon
Nos grands témoins universels
L’œuvre de François Pompon reste une étape importante entre le champ traditionnel des Beaux- Arts du XIXe siècle, avec des artistes comme Auguste Rodin, et la plastique moderne, le champ des avant-gardes du XXe siècle. Les œuvres du musée de Saulieu présentent un large panorama de l’ensemble des travaux de François Pompon, depuis ses toutes premières sculptures, avec par exemple, la création du truculent curé de Saulieu, en 1875, jusqu’à sa dernière œuvre finalisée, l’élégant Faisan doré qui date de 1933. Entre les deux, la sculpture de son Ours blanc présentée au Salon d’Automne à Paris, qui lui ouvre les portes de la célébrité et de la reconnaissance. L’artiste est alors considéré comme l’un des meilleurs animaliers de son temps. C’est le succès de son Ours blanc qui l’incite à se consacrer entièrement à sa propre œuvre durant les dix dernières années de sa vie.
Musée François Pompon Faisan doré, Le curé de Saulieu et Ours blanc François Pompon -
Gaulois Anatole Guillot
Tu sais que tu es en Bourgogne Franche-Comté quand dans ton musée il y a…
… Une statue en plâtre d’un Gaulois de 4 m de haut. Ce Gaulois sculpté par Anatole Guillot (1865-1911), est en réalité le modèle de la statue de cuivre martelé et doré qui surmonte la façade de l’hôtel de ville de Sens depuis 1904. Ce gaulois porte une cuirasse semblable à celle de Vercingétorix de Bartholdi, un casque à crête à ailes assez hautes. Ses braies sont enserrées dans des lanières. Il tient dans sa main gauche une insolite hache bipenne et dans la main droite la hampe d’une haute enseigne surmontée d’un coq.
Musée de Sens Gaulois Anatole Guillot -
Gourde patronymique à deux renflements, 1740 Nicolas Couplet
Cette gourde patronymique à décor de grand feu en camaïeu bleu et noir a été produite par la fabrique de la rue Maison-Rouge (1692-1755), seconde manufacture de faïence à Dijon.
Il s’agit d’un objet de référence, sans doute l’une des cinq plus importantes pièces de faïence de Dijon répertoriées. Elle provient de l’ancienne collection du docteur Louis Marchant qui fut notamment directeur du Musée d’histoire naturelle de Dijon, collectionneur et auteur de nombreux ouvrages dont celui intitulé « Recherches sur les faïenceries de Dijon » paru en 1885, dans lequel est répertoriée et représentée cette gourde patronymique.
Offerte par Nicolas Couplet, peintre et auteur de cette faïence, à Pierre Quétiez, paveur et voisin de la fabrique de la rue Maison-Rouge.Musée de la Vie Bourguignonne - Perrin de Puycousin Gourde patronymique à deux renflements, 1740 Nicolas Couplet -
Graffite gaulois
Tracés au moyen d’une pointe dure à la surface de modestes pots en céramique, les inscriptions de ce type forment un témoignage exceptionnel et émouvant des habitants de l’antique Bibracte. Les fouilles de la capitale éduenne ont livré l’une des plus importantes collections de graffites gaulois qui démontrent, à l’encontre des idées reçues, l’usage assez largement partagé au sein de la population éduenne de l’écriture, au Ier siècle avant notre ère. L’alphabet le plus souvent utilisé est le grec, qui n’est supplanté par le latin qu’à la toute fin du Ier siècle avant notre ère.
Cette collection révèle aussi quelques dizaines de noms de personnes, en langue gauloise, qui viennent compléter les noms de notables conservés dans le récit de César. Certains sont construits à partir de noms communs et évoquent des caractéristiques physiques, comme beaucoup de noms de famille d’aujourd’hui : Donnias et Roudios sont l’équivalent de nos Lebrun et Leroux par exemple. D’autres évoquent des qualités humaines : on lit sur l’exemple choisi « BILLIKK » pour « BILLICC(ATOS) », un adjectif qui signifie « bon ».
Musée de Bibracte Graffite gaulois -
Habit de chasseur à cheval porté par Napoléon
Tu sais que tu es en Bourgogne Franche-Comté quand dans ton musée il y a…
… Un habit de chasseur à cheval porté par Napoléon durant son exil à Saint-Hélène. Cet habit, en drap vert, aujourd’hui bleui par le temps, est garni des épaulettes d’officier général et de la plaque de la Légion d’Honneur. Il est rapporté de Sainte-Hélène par le « mameluck » Ali, de son vrai nom Louis Etienne de Saint-Denis, qui vient habiter à Sens après la mort de l’Empereur, et qui en fait don en 1855 aux Musées de Sens. Napoléon affectionnait particulièrement ce vêtement, et il est mentionné qu’il a été inhumé avec un uniforme semblable.
Musée de Sens Habit de chasseur à cheval porté par Napoléon -
La déesse Sequana sur sa barque
Découverte en trois morceaux lors de la fouille de 1933 dans une petite fosse, cette statuette remarquable appartenait au « trésor » du temple de l’emblématique sanctuaire des Sources de la Seine. Ce sanctuaire est situé dans un vallon où le fleuve prend naissance en Côte-d’Or. La figure féminine reprend l’iconographie générale de la déesse antique de l’abondance. Elle repose sur une barque à faible tirant d’eau, adaptée à la navigation fluviale régionale, barque dont la proue est constituée d’une tête d’oiseau.
Des inscriptions découvertes sur le site l’identifient comme la déesse Sequana, dont le nom d’origine celtique reprend celui du cours d’eau – la Seine, à l’instar du peuple gaulois implanté en Franche-Comté, les Sequanes. Elle était vénérée dans le cadre de ce sanctuaire consacré à un culte guérisseur associé à une sources, pratique rituelle répandue dans le monde gréco-romain. En témoignent les nombreuses offrandes et ex-votos anatomiques, pour certains exceptionnels en bois, déposés par les pèlerins.Musée archéologique La déesse Sequana sur sa barque -
La Marguerite, Jardinière et Effet de neige Jean Laronze, Hippolyte Prost et Rigaud-Lauféron
Le musée du Prieuré-Jean Laronze, un écrin clunisien pour...
Une peinture de Laronze (1862-1937) qui, de multiples fois, a repris le paysage des géo-synclinaux des roches du Montsard, Vergisson et Solutré aux pieds desquelles se nichent les villages de Sologny et Milly – évoque en réalité la "terre natale" de Lamartine. A la place du poète, une bergère -La Marguerite- et son enfant gardant des moutons, occupent la place stratégique qui sépare vallées de la Saône et de la Loire.
Nous retrouvons des ovins avec les têtes de béliers d’une jardinière Hippolyte Prost, créateur de la faïencerie de Charolles en 1844, convoquant des talents formés dans d’autres célèbres manufactures tout spécialement pour les décors, produisant alors des "pièces d’exception" aux émaux éclatants pour des scènes mythologiques ou une prolifération de motifs floraux ou entomologiques. Avec ses successeurs, la dynastie des Molin puis la famille Terrier, la faïencerie, qui perdure jusqu’à aujourd’hui, a pris le virage de la céramique- design et transmis la diversité de sa production au musée pour en fonder le premier axe majeur de ses collections.
Enfin, pour revenir à l’origine du territoire, Effet de neige, représente l’entrée de l’ancien château des ducs de Bourgogne à Charolles et la tour dite « des diamants ». Cette peinture de Marie-Louise Rigaud-Lauferon (1884- 1954), artiste régionale mais aussi parisienne, formée par Laronze, s’attache au pittoresque de l’habitat avec un caractère tout à fait intemporel...
Musée du Prieuré – Jean Laronze La Marguerite, Jardinière et Effet de neige Jean Laronze, Hippolyte Prost et Rigaud-Lauféron -
La Marseillaise François Rude
La construction de l’Arc de Triomphe de l’Étoile est un projet initié par Napoléon en 1806, pour honorer la Grande Armée. Le monument, symbole de la réconciliation nationale, sera achevé seulement sous la Monarchie de Juillet en 1836. Quatre ensembles sculptés sont prévus pour les deux faces de l’Arc : Le Départ des Volontaires de 1792, Le Triomphe de Napoléon, La Défense du sol et La Paix. Ce haut-relief évoque donc cet épisode de la Révolution où la patrie est déclarée en danger, et où, face à la coalition européenne, on en appelle aux volontaires civils pour défendre la République. Rude opère ici une synthèse des formes et des inspirations classiques et antiques (torses traités d’après des modèles antiques, nudité héroïque, armements gallo-romains...) et du souffle romantique qui règne à cette époque. La prééminence du mouvement, l’élan apporté au traitement des foules et la déformation du visage de l’allégorie sommitale offrent une toute nouvelle manière de traiter cet épisode. Cette œuvre iconique est devenue un symbole du patriotisme : le Génie de la Liberté est communément appelé la Marseillaise, puisque très tôt on l’a identifié au chant de Rouget de l’Isle qui a galvanisé les troupes françaises en 1792.
Musée Rude La Marseillaise François Rude -
La Mort de Didon Simon Vouet
Cette œuvre de Simon Vouet est une proposition pour la catégorie “Nos grands témoins universels”. Il s’agit en effet d’une œuvre majeure d’un peintre qui ne l’est pas moins : premier peintre de Louis XIII, artiste fondamental du XVIIe siècle baroque dont les œuvres sont exposées dans les plus grands musées. La présence d’une de ses œuvres dans la région est une grande richesse, d’autant plus que La Mort de Didon est sans aucun doute l’une des œuvres majeures du peintre. Elle est l’œuvre la plus importante et la plus célèbre de la collection Beaux-Arts du musée de Dole, sans aucun doute un grand témoin universel qui célèbre sur un mode triomphale le rite funèbre de Didon, reine de Carthage abandonnée par Enée, et offre une magistrale méditation sur la mort.
Musée des Beaux-Arts de Dole La Mort de Didon Simon Vouet -
La pierre « in Alisiia »
A L I S I I A . Quelques lettres interprétées comme le nom local de l’oppidum des Mandubiens font la célébrité de cette inscription.
Le texte est complet et se déchiffre sans trop de peine :
MARTIALIS DANNOTALIIEURU VCUETE SOSINCELICNON ETICGOBEDBI DUGIIONTIIOVCUETININ ALISIIASon interprétation prendra plus de temps. L’année 1908 marque un tournant. Les recherches historiques et linguistiques progressent : proposition de traduction de godbedbi par « forgeron » à la lumière du témoignage de Pline l’Ancien, comparaison de la langue gauloise avec le vieil-irlandais. La Société des Sciences de Semur découvre dans les décombres du sous-sol du monument principal du site, un ensemble de mobilier métallique et notamment un vase orné d’une inscription mentionnant Ucuetis. Un lien est tissé entre cette pierre et l’édifice qui sera appelé « Monument d’Ucuetis » et interprété comme le lieu de réunion des métallurgistes d’Alésia. L’inscription, monumentale avec queues d’aronde et ses moulures, devait être fixée sur l’un des murs du monument. En 1979, Michel Lejeune en donne une traduction définitive ainsi qu’une datation au milieu du Ier siècle après J.-C., d’après la structure et l’alphabet utilisé :
« Martialis, fils de Dannotalos, a offert à Ucuetis ce bâtiment, et cela avec les forgerons qui honorent Ucuetis à Alisiia ».
Les chercheurs s’accordent aujourd’hui sur une datation entre le 3e quart du Ier siècle de notre ère et le début du IIe siècle. Cette longue inscription constitue un témoignage remarquable sur une langue disparue et atteste que la ville avait gardé après la conquête, au moins localement, son nom gaulois. Le nom latin « Alesia », usité dans l’administration romaine, supplante le toponyme celte qui finit par disparaître au VIe ou VIIe siècle.
Musée Alésia - Centre d’interprétation La pierre « in Alisiia » -
La rue des commerces, 1994
A partir de 1981 des collectes ont été effectuées lors de la fermeture de commerces dijonnais. Ainsi plusieurs boutiques ont été sauvées de la destruction.
Le remontage de certaines d’entre-elles au 1er étage du Musée de la Vie Bourguignonne a donné naissance à « La rue des commerces » espace muséographique emblème du musée.
Onze boutiques se succèdent dans la rue : une pharmacie, une chapellerie, une épicerie, un horloger, une boucherie, un fourreur, une blanchisserie, une boutique de jouets, un salon de coiffure et la boutique des biscuits Pernot.Musée de la Vie Bourguignonne - Perrin de Puycousin La rue des commerces, 1994 -
Le Désespoir Jean-Joseph Perraud
Le sculpteur majeur de la collection de Lons-le-Saunier, Jean-Joseph Perraud, traite ici d’un sujet universel, le chagrin d’amour. La genèse de cette œuvre a été relatée par Louis Pasteur, ami de l’artiste : en proie à une insomnie, assis dans son lit, l’artiste réalise que sa position traduit le profond désespoir qu’il ressent. Pour exécuter son œuvre, il s’éloigne des postures rigides du style hiératique néo-classique qui le caractérise pour s’intéresser à une expression plus libre du sentiment. La présentation de ce plâtre au Salon de 1861 consacre son auteur déjà célèbre grâce à son Bacchus. L’œuvre en marbre commandée par l’État et présentée avec succès au Salon de 1869 est exposée aujourd’hui dans le grand hall du musée d’Orsay.
Musées de Lons-le-Saunier Le Désespoir Jean-Joseph Perraud -
Le sel, or jurassien
A la fin du Trias (env. - 220 Ma), la région jurassienne a connu une période chaude et aride. Sous ce climat, des lagunes ou des lacs salés situés le long des côtes, ont été soumis à une évaporation intense, permettant ainsi la précipitation de minéraux particuliers, des sels, aussi appelés évaporites. Avec le temps, ces dépôts salifères se sont accumulés jusqu’à former des couches relativement épaisses.
Lors de la formation des Alpes, et par répercussion, le massif du Jura s’est progressivement soulevé et plissé. Au Néogène supérieur (entre – 10 Ma et - 2 Ma), les couches géologiques superficielles se ont décollées au niveau des dépôts salifères et ont glissés sur plusieurs kilomètres en direction de l’ouest.Le « sel » est exploité en Franche-Comté depuis la Préhistoire. Indispensables à la vie animale et précieux pour l’économie, certains gisements jurassiens ont fait l’objet d’exploitations industrielles au cours des siècles passés (salines de Montmorot, Grozon, Salins-les-Bains…).
Aujourd’hui, les stations thermales de Lons-le-Saunier, Salins-les-Bains et Luxeuil-les-Bains utilisent cette matière première sous forme de saumure : les eaux souterraines circulant dans les couches salifères se chargent en minéraux et acquièrent des propriétés thérapeutiques. Cette saumure est aussi utilisée dans l’industrie chimique (Solvay à Tavaux) pour produire et transformer le sel en nombreux produits dérivés (eau de Javel, soude caustique, acide chlorhydrique…).Musées de Lons-le-Saunier Le sel, or jurassien -
Le vase Ucuetis
Majestueux, mystérieux, ce vase surprend par sa couleur.
Fabriqué dans la région de Naples en alliage cuivreux, il possédait à l’origine deux anses. Une seule est conservée, décorée d’une tête de bouc. A l’emplacement de la seconde a été gravée, 150 ans plus tard, la dédicace suivante :
Deo Vcueti / et Bergusiae, Remus Primi fil(ius) / donauit / u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) 1
Le nom du dieu gaulois Ucuetis apparaît ici avec celui de sa parèdre Bergusia, sur le col d’un vase offert en offrande (ex-voto) au couple divin. Le dieu Ucuetis est connu par une autre inscription en langue gauloise à Alésia et est attesté également chez les Eduens à Entrains-sur-Nohain. Toujours en lien avec des activités métallurgiques, il est souvent qualifié de dieu des forgerons… La divinité du nom de Bergusia n’est quant à elle attestée sur aucun autre site à ce jour.
La grande maîtrise du travail du métal par les artisans d’Alésia, rendue célèbre par le texte de Pline l’Ancien, est confirmée par les découvertes archéologiques. Des ateliers de fabrication d’objets en bronze et en fer ont été mis au jour sur l’ensemble du site. Le Monument dit d’Ucuetis à la suite de la découverte de ce vase, est identifié comme le siège de la corporation des métallurgistes. Situé en limite du centre monumental, il confirme l’importance économique des artisans d’Alésia, qui tirent parti d’une production florissante à destination de l’armée romaine pendant tout le 1er siècle.
1Au dieu Ucuetis et à Bergusia, Remus fils de Primus a donné (cet objet) et s’est acquitté de son vœu volontiers et à juste titre
Musée Alésia - Centre d’interprétation Le vase Ucuetis -
Les tireurs de glace Jules-Émile ZINGG
Peintre né à Montbéliard en 1882, Jules-Émile Zingg est un artiste franc-comtois incontournable reconnu pour ses paysages et ses scènes de vie quotidienne urbaine ou rurale. Il entre à l’École des beaux-arts de Besançon dans l’atelier de Félix Giacomotti en 1901 et en 1902, il est admis à l’École des beaux-arts de Paris dans l’atelier de Fernand Cormon. Il se spécialise dans la peinture de paysages et obtient le titre de second lauréat du prix de Rome de 1911.
Il présente cette œuvre au Salon des Artistes Français de 1910 pour laquelle il obtient une médaille.
L’artiste recourt pour cette toile à son thème de prédilection : le labeur du milieu rural. Les « tireurs de glace » avancent sur la neige portant des tires en avant d’un plan d’eau et d’un village avec son clocher comtois. L’artiste puise ce sujet dans son environnement et fait le choix de traiter un épisode du quotidien, dont il a été témoin, sur un immense format. Il élève cette scène de genre au rang de peinture d’histoire et célèbre le travail des hommes franc-comtois face à l’industrie.Musée du château des Ducs de Wurtemberg Les tireurs de glace Jules-Émile ZINGG -
Monument funéraire dit du marchand de vin
Cet élément sculpté, découvert à Til-Châtel, la station routière Tilena de la Table de Peutinger, appartenait à un vaste monument funéraire gallo-romain d’une famille. La scène historiée fragmentaire représente une série de boutique, sous la forme de comptoir, dont une boucherie reconnaissable aux têtes de cochons et aux chapelets de saucisses ou de boudins et autres différents ustensiles. La scène emblématique est celle d’une vente de vin au détail réalisée à partir de vases-mesures au travers d’entonnoirs. Témoin vivant de la vie quotidienne et des activités de la famille des défunts, ces reliefs attestent non seulement du commerce de bouche au sein des agglomérations antiques mais surtout de l’exploitation de vignobles et du commerce de vin sur ce territoire dès l’Antiquité. Ces derniers ont été corroborés par les découvertes archéologiques en particulier celle en 2019 d’une parcelle plantée de vignes datant du IIe siècle sur la commune de Gevrey-Chambertin.
Musée archéologique Monument funéraire dit du marchand de vin -
Mouton mérinos Animal naturalisé
En 1765, l’intendant des Finances du Roy charge Louis Jean-Marie Daubenton de travaux sur l’amélioration des bêtes à laine. En effet, la France peine à concurrencer l’Espagne qui possède à l’époque le monopole de la production de laines fines. Bourguignon d’origine, Daubenton fait donc installer en 1776 une bergerie à la ferme de Courtangis, à proximité de Montbard. Dans cette ferme, il s’attache à croiser des moutons mérinos espagnols avec certaines races locales et parvient à créer une race métisse bourguignonne. Suite à la réussite de ces expérimentations, Daubenton fait venir 300 autres bêtes à la bergerie nationale de Rambouillet, nouvellement achetée par Louis XVI. Les mérinos de Rambouillet sont les derniers spécimens au monde de cette race originale. Au XVIIIe siècle, recherches zootechniques et agricoles, deux domaines en pleine évolution, deviennent ainsi de véritables disciplines scientifiques en plein cœur de la Côte-d’Or.
Musée Buffon Mouton mérinos Animal naturalisé -
Napoléon s’éveillant à l’Immortalité d’après François Rude, mouleur Emile Marchon
François Rude sculpte cette effigie de l’Empereur sous la commande de Claude Noisot ancien soldat de la Grande Armée de Napoléon. Celui-ci souhaite en effet décorer le parc de son petit musée consacré à Napoléon implanté sur sa propriété de la commune de Fixin (21). Napoléon est représenté en résurrection, soulevant son linceul, face à l’immortalité, bien loin des iconographies habituelles liées à sa mort sur l’île de Sainte-Hélène. L’île est représentée sous la forme d’un rocher, et l’Aigle symbolisant l’Empire déchu est représenté mort, le bec ouvert. Le bronze original est toujours en place à Fixin, et le musée Rude de Dijon expose une copie en plâtre.
Musée Rude Napoléon s’éveillant à l’Immortalité d’après François Rude, mouleur Emile Marchon -
Orée, vache montbéliardaise
Au 18e siècle, des paysans anabaptistes de l’Oberland de Berne réalisent des croisements entre une vache suisse Simmenthal et les franc-comtoises Fémeline et Tourache. Ils obtiennent une race appelée d’abord d’Alsace puis Comtoise améliorée ou Comtoise.
Si cela peut sembler curieux, il ne faut pas oublier que les individus constituant les races sont sélectionnés en fonction des besoins de l’Homme. Il est certain que dans quelques décennies, la race montbéliarde existera toujours, mais avec un aspect différent. Aujourd’hui, aucun document ne permet de savoir à quoi ressemblaient Fémeline et Tourache. C’est pourquoi, en conservant Orée, les générations futures pourront disposer d’une représentante de la race montbéliarde.Musée du château des Ducs de Wurtemberg Orée, vache montbéliardaise -
Plateau de fromage miniature
Le fromage est un élément important de la gastronomie franc-comtoise. Sachant bien que les enfants aiment imiter le monde des adultes, les fabricants de jouets jurassiens n’oublient jamais le plateau de fromage dans leurs dînettes. On y retrouve souvent le comté et bien sûr la Vache qui Rit.
Musée du jouet Plateau de fromage miniature -
Portrait de Gaspard Monge François Rude
En 1849, est inauguré à Beaune la statue en bronze de Gaspard Monge, célèbre mathématicien et homme politique né dans cette ville. Parmi d’autres sculpteurs, c’est François Rude, originaire de Dijon qui est chargé de la commande. Il représente le scientifique sur le vif, en pleine démonstration.
Musée Rude Portrait de Gaspard Monge François Rude -
Portrait d’une concubine impériale Jean-Denis Attiret
Cette œuvre attribuée à Jean-Denis Attiret est surnommée “La Joconde” au musée de Dole, cette œuvre du milieu du XVIIIe siècle représente une concubine de premier rang de l’empereur de Chine. Au-delà de la beauté et de la qualité de réalisation de l’œuvre, ce qui est intéressant est son histoire. Jean-Denis Attiret est un peintre, issu d’une longue lignée d’artistes dolois, qui, après avoir rejoint la compagnie de Jésus, est envoyé en Chine. Il vécut pendant plus de 30 ans au sein de la Cité interdite.
Cette œuvre, qui mélange des techniques européennes et chinoises, est issue du parcours extraordinaire d’un dolois et a fini par entrer dans la collection du musée de Dole à la suite d’une acquisition en vente publique en 2001. Elle fascine nombre de visiteurs et visiteuses et été le point de départ d’un roman, mais surtout d’un film réalisé par Charles de Meaux en 2017, dans lequel Melvil Poupaud incarne le peintre Attiret, tandis que la célèbre actrice chinoise Fan Bingbing joue le rôle de la concubine.
Musée des Beaux-Arts de Dole Portrait d’une concubine impériale Jean-Denis Attiret -
Prononcer Dole et non pas Dole Gérard Fromanger
Gérard Fromanger, peintre, originaire de Pontchartrain, n’est pas lié à la région mais vint à plusieurs reprises au musée des Beaux-Arts de Dole pour des expositions monographiques ou consacrées à la Figuration narrative, courant majeur du second XXe siècle dont il est l’un des plus importants représentants.
Ici Fromanger représente le centre historique de Dole et sa collégiale. Malheureusement décédé l’année dernière, Gérard Fromanger a longtemps entretenu des liens chaleureux avec le musée et son équipe. Cette œuvre est un témoin du rôle joué par le musée dans le lien entre la scène artistique nationale et la région, notamment par son statut de référence nationale pour ses collections consacrées à la Figuration narrative.
Musée des Beaux-Arts de Dole Prononcer Dole et non pas Dole Gérard Fromanger -
Sifflets-pipes
Au milieu du 19e siècle, la ville de Saint-Claude se spécialise dans la fabrication de pipes en bruyère. L’essor de cette industrie est tel qu’il y aura jusqu’à 6000 ouvriers pipiers pour 14000 habitants. Les pipes de Saint-Claude sont commercialisées partout : en France, mais également en Europe, aux Etats-Unis et même en Australie. Mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la concurrence accrue, l’abandon de la pipe pour la cigarette et les campagnes anti-tabac entraînent une crise qui pousse les industriels à diversifier leur production. Certains, comme Dessoy à Moirans-en-Montagne, se tournent vers le jouet et proposent parfois des articles rappelant leur ancienne activité.
C’est ainsi que bien avant les campagnes de prévention et les études sur la dangerosité du tabac, on offrait des sifflets en forme de pipes aux enfants !
Musée du jouet Sifflets-pipes -
Tombeaux des ducs
Prince amateur des arts, Philippe le Hardi commande en 1381 à Jean de Marville un tombeau destiné à prendre place dans le chœur de la chartreuse de Champmol, qu’il fonde en 1378 aux portes de Dijon. Les travaux commencent en 1384 et se poursuivront, à partir de 1389, sous la direction de Claus Sluter. C’est finalement Claus de Werve qui achève les pleurants et sculpte le gisant, le lion et les deux anges. Le tombeau est mis en place en 1410 après avoir été peint et doré par Jean Malouel.
Le duc se présente les yeux ouverts, les mains jointes, revêtu de son manteau qui recouvrait à l’origine une armure. Son casque est porté par deux anges, agenouillés sur la dalle et qui veillent à son chevet. Sous les arcades, finement sculptées, défile un cortège constitué de religieux et de laïcs, qui pleurent et prient pour le défunt. Cette idée de faire circuler sous une galerie les pleurants qui étaient, depuis le XIIIe siècle, cloisonnés, et de faire de chaque figure une expression de douleur, est particulièrement novatrice.
Très tôt, Jean sans Peur souhaite une sépulture semblable. Mais ce n’est véritablement qu’à partir de 1443, sur commande de Philippe le Bon, que le chantier démarre. Le tombeau est mis en place en 1470 à la chartreuse de Champmol.
Œuvre de Jean de la Huerta et d’Antoine Le Moiturier, il reprend fidèlement les caractéristiques de celui de Philippe le Hardi. Installés depuis 1827 dans la grande salle du palais, ces deux tombeaux sont le passage incontournable d’une visite à Dijon. Le faste des matériaux, le raffinement de la polychromie, la qualité de la sculpture, et surtout, l’émotion qui s’en dégage, en font des chefs d’œuvre de la sculpture de la fin du Moyen Âge.
Musée des Beaux-Arts Tombeaux des ducs -
Trésor de Villethierry
Tu sais que tu es en Bourgogne Franche-Comté quand dans ton musée il y a…
… Un trésor d’archéologie : le trésor de Villethierry. Il comporte 913 objets de bronze entiers et fragmentés contenus dans un vase. Le dépôt (12 kg) est composé pour l’essentiel de bijoux, surtout des épingles : 488 épingles, 22 fibules, 71 bracelets, 244 bagues, 41 pendentifs en rouelle et une pince à épiler. Une telle collection reste pour l’heure unique en France et en Europe. Cette production atteste une parfaite maîtrise de l’artisan dans la constitution des alliages ou la mise en forme des objets. L’analyse de détails des épingles a permis de révéler l’usage du tour à ciseler pour la réalisation du décor des têtes. Le dépôt de Villethierry peut s’interprêter comme la réserve secrète d’un artisan ou d’un colporteur en cours de négoce voire comme un dépôt votif.
Musée de Sens Trésor de Villethierry -
Tympan de Saint Bénigne
Ce tympan représente la Cène : Jésus, au centre, bénit de la main droite le pain et se tient derrière une longue table recouverte d’une nappe, qui créé un fil entre les différents protagonistes de la scène ; de part et d’autre, des apôtres assistent à ce moment fondateur pour la liturgie chrétienne. Judas, isolé au premier plan, se dévoile en saisissant le plat. La sculpture est soignée, les vêtements épousent la forme des corps, les bordures sont décorées ; tout un ensemble de détails, comme des gobelets, du pain donnent davantage de saveur à cette représentation. Cette œuvre, datée du troisième quart du XIIe siècle, provient de l’abbaye Saint-Bénigne, un couvent majeur dans l’histoire de la ville de Dijon et l’un des plus importants de Bourgogne, fondé au début du VIe siècle et rattaché à Cluny au Xe siècle. L’une des hypothèses, notamment en raison de la scène de repas représentée, est que ce tympan prenait place à l’entrée du réfectoire des moines, aujourd’hui disparu.
Musée archéologique Tympan de Saint Bénigne -
Un petit gaulois couché
Quel symbole, lorsque la Société des Sciences découvre en 1906, une petite statuette en bronze représentant un gaulois portant des braies couché face contre terre !
La qualité de la sculpture attire immédiatement l’attention de Victor Pernet, chef de chantier des fouilles :
« cette pièce est bien entière et peut avoir de la valeur ».
La trace de fixation dans le genou gauche du personnage suggère une utilisation en décor d’applique. Le sujet, un guerrier allongé, comme mort, n’est pas celui d’un décor de mobilier classique. Cette sculpture appartient à la catégorie des emblemata de facture italo-grecque. Dès sa découverte, Emile Espérandieu émet l’hypothèse d’une utilisation en décor de vase, par rapprochement avec une anse ornée conservée au Musée du Louvre. Des hypothèses plus récentes rattachent cette statuette aux figures de bronze qui ornent les harnachements d’apparat (balteus), représentant les combats entre Grecs et Galates sur un balteus conservé au Musée archéologique régional d’Aoste. Ce petit bronze serait-il le seul élément retrouvé d’une statue équestre érigée sur la place publique d’Alésia ?
Diffusé par la gravure dès l’année de sa découverte, le « petit Gaulois » est adopté par la Société des Sciences en illustration de couverture de la publication Pro Alésia puis utilisé sur tous supports de communication : bulletins, papier à lettre... Salomon Reinacht compte même sur ce personnage pour soutenir les fouilles d’Alésia :
« une image de Gaulois mort, découverte dans la ville romaine qui a remplacé a cité gauloise de Vercingétorix, n’y a-t-il pas là de quoi stimuler la libéralité du public ? » Pro Alésia, 1908.
Musée Alésia - Centre d’interprétation Un petit gaulois couché