Ce tableau a été réalisé par Monet alors que, fuyant les événements de la commune, il séjournait à Zaandam, en Hollande, en 1871 comme l’indique la dédicace. Monet a principalement peint des paysages, à Zaandam, à Amsterdam, ou dans la campagne hollandaise. Cette œuvre est originale dans sa production artistique de l’époque car, d’une part, le sujet n’est pas à strictement parler un paysage ; d’autre part, son format réduit et vertical contraste avec les toiles en largeur habituellement réservées à ce genre, et enfin, elle a été créée à l’intention d’un personnage particulier : Henry Havard. Ce critique et historien d’art était l’ami du peintre. Il lèguera d’ailleurs sa précieuse collection d’œuvres d’art au Musée des Ursulines de Mâcon en 1921. On peut penser que Monet a choisi ce thème pittoresque d’une maison de brique pour satisfaire son destinataire, lui-même passionné de peinture flamande et hollandaise.
Cette toile représente un bâtiment de briques rouges, constitué de deux corps et comme refermé sur lui-même. De nombreux éléments de cette composition concourent à donner une impression d’exiguïté, de manque d’espace : le premier plan, constitué d’un réseau de lignes avec le pont, la barrière, les arbres, entrave le regard ; la maison rouge sombre n’offre pas de perspective, ses ouvertures restent dans l’ombre ; de plus, la trouée de lumière est au-delà de la maison, ailleurs. De par ces différents aspects, cette toile crée une impression de mystère qui s’oppose à la luminosité et à la sérénité des peintures de paysages connues de Monet.