D’origine mâconnaise, Honoré Hugrel a dû travailler très jeune comme peintre décorateur mais parallèlement, il a pu suivre des cours à l’école de dessin de sa ville natale où il s’est lié avec les frères Plumet, Jean et Paul. En 1926, encouragé par son aîné Jean Laronze, il expose au Salon des artistes français à Paris. En 1928, il devient conservateur du musée des Beaux-Arts de Mâcon et à la fin de sa vie, intègre l’Académie de cette même ville.
Ce tableau est représentatif de la technique et des thèmes que l’artiste va développer. La détrempe rehaussée de pastel est un procédé spécifique qu’il privilégie dans ses grands formats. Ici, les touches de pastel se déclinent en tons chauds, du violine au jaune clair. La facture très souple induite par cette technique contraste avec le traitement dynamique des couleurs et le travail structuré sur les valeurs. Ainsi, la lumière rougeoyante du crépuscule agrandit les ombres des hommes et des collines ; la composition classique, horizontale, se trouve comme bousculée par les zones sombres qui se déploient. Les paysans et leur terre, baignés de la même lumière, évoquent une harmonie presque idéale malgré la rudesse du labeur que présente la scène. Les bœufs, au centre de la composition, sont mis en valeur par les rayons de soleil portés sur leurs flancs. Ce thème des animaux associés aux travaux agricoles, dans des paysages mâconnais, est récurrent dans l’œuvre d’Honoré Hugrel.