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Pourquoi des objets d’Afrique dans les musées de Bourgogne-Franche Comté ?
La région n’entretient a priori pas de liens spécifiques avec ce continent. Nous ne sommes pas dans une région portuaire, il n’y a pas non plus d’institut colonial ou d’ordre missionnaire liés à la région. Et pourtant, dix-neuf musées sont aujourd’hui connus pour conserver des objets qui en proviennent. Ils illustrent une histoire française des objets d’Afrique dans les collections publiques de l’Hexagone.
Provenant des parlementaires dijonnais du XVIIIe ou des collectionneurs parisiens du XXe siècle, des médecins de marine ou des généraux de la Troisième République, des infirmières ou des ethnologues travaillant en Afrique pendant la colonisation, ces objets rejoignent peu à peu les collections publiques de la région depuis la Révolution.
Très souvent, les recherches sur ces fonds en sont encore à leur début. Pour cette exposition, les conservateurs nous font entrer dans les réserves où des photographies de travail ont été réalisées pour commencer à dérouler les fils de l’histoire.
Musée des Beaux-Arts, Dijon -
Tout d’abord à Dijon, capitale des États de Bourgogne. Là, Jean-Baptiste Jehannin de Champblanc, conseiller au Parlement, rassemble une collection encyclopédique à partir des années 1750. À la Revolution, ses biens sont saisis et rejoignent les collections de la ville.
Jehannin de Chamblanc avait constitué un « cabinet chinois » et c’est certainement de celui-ci que proviennent les quelques « cuillers de fabriques indienne et chinoise », que décrit le catalogue du musée des Beaux-Arts en 1834. Il précise que « deux de ces cuillers, faites d’ivoire, ont des manches très-ouvragés ». Il faut attendre 2008 pour que l’on se rende compte que ces cuillers proviennent en fait d’Afrique de l’Ouest.
L’aileron dorsal de cette cuiller, comme l’attache recourbée du cuilleron au manche, formant un crochet à trois pointes, indiquerait une fabrication dans la cité-État d’Owo (actuellement sur le territoire du Nigeria), peut-être au XVIe siècle. À son extrémité, un singe tient un fruit dans ses pattes.
Musée des Beaux-Arts, Dijon -
Nous connaissons effectivement bien, maintenant, les objets en ivoire sculptés d’une part dans le royaume de Bénin ou dans la cité-État d’Owo voisine (actuellement sur le territoire nigerian), fabriquées à l’usage des élites locales, parfois aussi commercialisés à destination de l’Europe.
Cet cuiller appartient au premier ensemble. Un serpent sinue le long du manche et s’empare d’un oiseau à son extrémité. Là, un petit panier à l’ensemble est rattaché à l’ensemble par quelques anneaux.
Musée des Beaux-Arts, Dijon -
Dans le cadre de l’expansion portugaise le long des côtes de l’Afrique et l’établissement de comptoirs commerciaux, des objets en ivoire sont aussi fabriqués aux XVe et XVIe siècles sur les côtes du Golfe de Guinée. C’est dans une région désignée comme Serra Leoa par les navigateurs portugais, sur un territoire qui va aujourd’hui de la Guinée à la Sierra Leone qu’oeuvrent des artisans dits sapi, un terme parapluie qui recouvre plusieurs réalités. En grande partie produits pour l’exportation, ces objets se répandent dans les cours d’Europe dès le XVIe siècle.
Le petit personnage au sommet de la boîte est ajouté en Europe au XVIIe siècle. Nous ne savons pas quel est ensuite son parcours avant qu’elle soit acquise par Henri, descendant de parlementaires dijonnais, et Sophie Grangier, entre 1871 et 1905, date à laquelle ils donnent leur collection au musée. Cette boîte à couvercle, sans doute utilisée comme salière, est tout d’abord qualifiée d’ « ancien travail oriental » dans le catalogue publié en 1917, avant d’être reconnu pour ce qu’elle est en 2008.
À plus d’un siècle d’écart, ces collectionneurs, notables de la région, Jehannin de Champblanc comme les Grangier, partagent donc un intérêt pour les ouvrages en ivoire et c’est à ce titre qu’ils acquièrent ces objets dont ils ne connaissent pas l’origine.
Musée des Beaux-Arts, Dijon -
Le musée de la Faïence et des Beaux-Arts de Nevers Frédéric Blandin, du nom d’un banquier, ancien manufacturier de faïence et mécène, ouvre en 1844. Consacrée aux productions de faïence et de verre de la ville, il conserve aussi quelques trente objets d’Afrique qui entrent au compte gouttes dans les collections.
Un certain monsieur Robert est le premier à donner en 1848 un objet d’Afrique subsaharienne, cette paire de bottes en peau qui est alors enregistrée comme « ouolof » ou « toucouleur ». Depuis le XVIIIe siècle, la France a développé des établissements à partir desquels elle commerce : à Saint-Louis du Sénégal, au débouché du fleuve dans l’Atlantique, à l’île de Gorée puis au Cap vert en face sur la terre ferme. Les objets acquis alors reflètent cette situation dans laquelle les Francais entrent en contact, négocient, puis tentent plus directement de soumettre, à partir du milieu du XIXe siècle, les États du Wolof et Tukulòòr dans les terres.
Musée de la Faïence et des Beaux-Arts Frédéric Blandin, Nevers -
En 1875, c’est au musée de Poligny que le docteur Emile Louis Bertherand (1821-1890) offre cette lampe à huile. Après avoir débuté sa carrière à Lille, ce chirurgien militaire sert en Algérie entre 1847 et 1853. Il s’établit ensuite à Poligny jusqu’en 1863 puis retourne à Alger rejoindre ses frères où il exerce à nouveau la médecine. Membre fondateur de la Société d’Agriculture, sciences et arts de Poligny, il contribue, avec d’autres, à l’enrichissement des collections du musée de la ville, notamment par une collection de plusieurs céramiques de Kabylie.
Artisanat féminin réalisé en terre cuite, modelé au colombin, les poteries de Grande Kabylie, région montagneuse et berbérophone d’Algérie, sont caractérisées par un engobe rouge et des motifs géométriques. Elles pprésentent un intérêt tout particulier pour les Français en voyage en Algérie entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle. On en retrouve donc en grand nombre dans les collections françaises, décliné sous plusieurs formes : lampe, jarre, amphore, pot...
Musée municipal, Poligny -
Fabriqué à partir de fines baguettes végétales fixées sur caisse de résonnance, cet instrument de musique entre dans les collections de Nevers en 1886, dans des circonstances encore incertaines. Peu d’informations sont connues sur le donateur, monsieur Virlogeux, pourtant à l’origine d’autres acquisitions du musée provenant du Gabon. Le contexte laisse penser qu’il appartenait au personnel colonial, fortement sollicité dans les années 1880 lors de l’installation de postes et de factoreries pour le commerce et l’administration du Congo français.
Cet objet est un idiophone, fabriqué pour produire des sons à partir de la vibration des lamelles entre les mains du musicien. Il existe des modèles rapportés de plusieurs pays d’Afrique dès le XIXe siècle. On les trouve dans les inventaires sous différents noms selon les langues, souvent celui de sanza lorsqu’ils proviennent du Gabon ou du Congo. On en rencontre aussi dont les lamelles sont métalliques.
Comme celui de Nevers, certains présentent une caisse de bois profonde décorée de motifs géométriques.
Musée de la Faïence et des Beaux-Arts Frédéric Blandin, Nevers -
En 1844, le legs d’un cabinet de curiosités au musée de Sens attire quelques donations d’objets du monde entier. En 1891, les catalogues du musée listent six objets provenant d’Afrique, dont ce bracelet en ivoire. Il aurait été offert à Henry Audon par le roi de Guummaa, l’un des États du Gibe, dans le bassin de l’Omo, formé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, et conquis en 1881, par les troupes de Ménélik, alors roi du Choa en pleine expansion et qui se fait couronner roi des rois d’Éthiopie en 1889. Audon fait partie de ceux qui lui vendent des armes.
Au début de l’année 1886, le roi de Guummaa vient payer tribut à Ménélik : défenses d’éléphant, cornes remplies de musc, thalers, lingots d’or… Audon assiste à l’entrevue et visite ensuite le camp de la délégation du Guummaa qu’il prend en photo. Il lui achète aussi du tabac et quelques objets : pipes, ouvrages en bois tourné, poignards, lances et boucliers. Le bracelet, qui n’est pas mentionné dans le récit qu’a publié Audon de ces évenéments, a-t-il été reçu ou acquis à un autre moment ? C’est par ailleurs le seul des objets alors rapportés d’Éthiopie qui entrent au musée.
Musée municipal, Sens -
D’après la documentation du musée de Sens, Gustave Méry acquiert en 1866 cet objet tressé, orné de franges et de fines perles de bois, sans doute lors d’une expédition dans la région de l’estuaire du Gabon. Il reste plusieurs années dans sa collection personnelle jusqu’à son entrée au musée de Sens en 1914. L’objet est alors étiqueté : « bracelets de jeune fille pahouine », reprenant la terminologie utilisée au XIXe siècle pour désigner les populations fang du nord-ouest de l’actuel Gabon.
L’identité de ce Gustave Méry est encore incertaine, toutefois des sources nous mettent sur la piste soit d’un médecin militaire soit d’un officier de marine. Si c’est bien en 1866 qu’il acquiert cet objet, avec toute une série de même provenance, il faut noter que cela précède de près de dix ans l’expansion de l’administration coloniale dans cette région de l’Afrique, et les collections importantes qui en sont issues. Dans ce cas-là, Gustave Méry serait à l’origine de l’un des plus anciens ensemble d’objets fang conservés dans les collections publiques.
Musée municipal, Sens -
Parmi les objets donnés au musée de Sens en 1914 par la famille de Gustave Méry, trois couteaux ont été acquis au Gabon en 1866. L’un d’eux possède un manche en bois enroulé de fines lamelles de fer. Il est accompagné de son fourreau, orné de la même manière, et ajouré de plusieurs cercles.
Peu d’informations sont connues sur Gustave Méry, qui était probablement un officier de marine. Il aurait acquis cet objet dans le contexte du trafic marchand de l’estuaire du Gabon, alors fréquenté au milieu du XIXe siècle par ces groupes dits alors « pahouins » pour désigner les populations fang du nord-ouest de l’actuel Gabon, servant d’intermédiaires entre les européens et les populations de l’intérieur pour le commerce.
Musée municipal, Sens -
Ce couteau est l’un de ceux donnés au musée de Sens par la famille de Gustave Méry qui l’aurait acquis au Gabon en 1866. Le manche cruciforme et les deux pointes en fer à la base de la lame, elle-même incisée, permettent de le rattacher à ce que l’on connaît des productions des groupes fang du nord-ouest du Gabon et de la région du fleuve Ogooué. Ce type de couteau est reproduit dès 1861 par l’explorateur Paul Du Chaillu, qui les observe attachés à la taille ou à l’épaule des guerriers. L’étiquette du XIXe siècle mentionne qu’un « fétiche » est accroché à la garde, sans doute une amulette. Ces armes apparaissent de plus en plus fréquemment dans les collections en France à la suite des missions de l’Ouest africain, organisées par le gouvernement français dans les dernières décennies du XIXe siècle pour prendre possession tour à tour des territoires du Gabon, du Congo, puis de l’Oubangui-Chari et du Tchad.
Musée municipal, Sens -
Le général Taverna a pris part aux campagnes militaires contre le Danhomè, alors qu’il était chef de bataillon, sous les ordres du général Dodds. Il a donné au musée d’art et d’histoire de Clamecy une partie des objets pris à Abomey dans ce contexte entre 1892 et 1894. Il avait par ailleurs rassemblé une collection d’objets d’Afrique de l’Ouest. Natif de Nevers, il donne cet objet au musée de la ville en 1919.
Musée de la Faïence et des Beaux-Arts Frédéric Blandin, Nevers -
Membre de la Compagnie française du Haut-Congo, Henri Tréchot fait don de cette sculpture de bois au musée de Nevers lorsqu’il rentre en France en 1914.
L’objet représente une figure féminine en pied. Certaines caractéristiques stylistiques, notamment le traitement des volumes, de la coiffe et le type de scarifications, s’apparentent à ce que l’on connaît de la statuaire classée comme fang du Gabon, plus tardive, et servant de gardienne à des reliquaires dans lesquels on trouve des ossements d’ancêtres. Il s’agirait alors de l’un des rares exemples de gardiens de reliquaires fang à entrer dans les collections avant la Première guerre mondiale, alors même qu’ils sont peu connus et pas encore recherchés.
Henri Tréchot s’est procuré cet objet durant son activité commerciale, quand il gère avec plusieurs de ces frères de nombreuses factoreries le long du fleuve Congo depuis 1888. L’aire de diffusion du style fang étant située plus à l’Ouest, au Gabon, on peut imaginer qu’il l’ait acquise à l’occasion de déplacements, notamment vers Libreville, la capitale de la colonie.
Musée de la Faïence et des Beaux-Arts Frédéric Blandin, Nevers -
Le musée de Dijon attire aussi des un couple de peintres et collectionneurs lyonnais, Edma et Anthelme Trimolet. À partir des années 1820, ils avaient rassemblé une vaste collection de peintures, sculptures et objets d’art de toute sorte y compris d’Asie, qu’ils lèguent à Dijon en 1878. Parmi ce fonds, on trouve une petite dizaine d’objets catalogués en 1883 comme venant soit d’Afrique soit d’Océanie : carquois, arcs et flèches, sagaies, pagaies, modèles de pirogue et une tunique talismanique. C’est très certainement du Sénégal que provient ce carquois avec ses flèches, classique des collections constituées au cours du XIXe siècle.
Musée des Beaux-Arts, Dijon -
Industriel du textile des environs de Belfort, Pierre Boigeol donne à la ville en 1968 sa collection d’objets liés à la vie militaire, armements et uniformes. Il devient alors conservateur du musée créé à cette occasion. Parmi ses objets figure une série d’objets originaires d’Afrique mais dont nous ne savons à ce jour dans quel contexte il les a acquis. Parmi eux, se trouve ce sabre et son fourreau en cuir ouvragé. Ce type d’objet est très fréquent dans les collections de musée depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, acquis – quand nous disposons d’informations à ce propos – dans différentes lieux d’Afrique de l’Ouest, de la Mauritanie à la Guinée en passant par le Mali.
Musée d’histoire de Belfort -
La pratique courante des collectionneurs d’associer art africain et art moderne occidental est imprégnée du goût pour le primitivisme artistique. Fascinés par la révolution qu’aurait déclenché la découverte des arts d’Afrique ou d’Océanie par les artistes, nombre de collectionneurs associent et disposent côte à côte, dans leurs intérieurs, peintures modernes et objets de ces régions lointaines.
En 1976, dans la préface du tome 3 du catalogue de sa donation au musée des Beaux-Arts de Dijon, Pierre Granville explique ainsi qu’il a acquis sur le marché de l’art européen des objets d’Afrique qu’il souhaitait mettre en miroir d’œuvres du mouvement cubiste, par désir d’esthétisme donc plus que par curiosité pour des cultures différentes. Ce masque cimier tyiwara représente une antilope très stylisée. Il est porté sur la tête lors de cérémonies agraires, notamment au Mali. Il rejoint les collections du musée des Beaux-Arts de Dijon avec le reste de la collection de Pierre et Kathleen Granville. Si le couple est établi à Paris, le choix de Dijon pour donner leur collection s’est imposé car le musée leur offrait la possibilité d’accueillir dans son intégralité une collection qu’ils ne voulaient pas voir dispersée.
Musée des Beaux-Arts, Dijon -
Acquise sur le marché de l’art par le couple de collectionneurs Pierre et Kathleen Granville, cette figure de reliquaire produite au Gabon a été donnée au musée des Beaux-Arts de Dijon en 1974, parmi de nombreux objets de leur collection.
Sur une âme de bois, des feuilles de cuivre rouge et de laiton sont plaquées de façon à représenter un visage stylisé. L’objet renvoie à une fabrication dite kota-obamba destinée initialement à surplomber les boîtes qui conservent les ossements des ancêtres, dans le cadre de l’initiation du bwiti. D’abord introduites en France autour de 1880 lors des premières expéditions dans le Haut-Ogooué, en amont du fleuve, on retrouve ces figures dans les collections tout au long du XXe siècle, devenues l’une des pièces emblématiques du Gabon que les amateurs d’art n’auront de cesse de rechercher.
Le couple Granville a sans doute acquis l’objet par le biais d’un autre collectionneur ou marchand d’art à Paris. Se refusant à démembrer sa collection, il en fait don avec d’autres pièces africaines, dont certaines proviennent aussi d’Afrique équatoriale.
Musée des Beaux-Arts, Dijon -
Malgré sa présence au musée du Jouet, cet objet n’en est pas un mais servait dans les rituels liés à la fécondité féminine en pays ashanti (notamment dans le Ghana actuel). Les statuettes akwaba étaient portées dans le dos par les femmes qui désiraient avoir des enfants ou celles qui, enceintes, souhaitaient que leur enfant à naître hérite de la beauté de ces objets. C’est pour cette raison qu’elles ont été considérées à tort comme des poupées.
Avec leurs traits stylisés et leur tête ronde qui s’oppose à un corps schématisé, ce type d’objet plaît beaucoup aux collectionneurs occidentaux et sont également abondamment produites pour le marché, parfois en dehors de tout contexte rituel. Ces deux statuettes ont été acquises par Jean-Claude Baudot qui commence une collection de jouets et jeux anciens en 1962. L’ensemble avait été acquis en 1984 par la ville de Canet-en-Roussillon pour son musée du Père Noël, avant d’être vendu en 2003 au musée de Moirans-en-Montagne.
Musée du Jouet, Moirans-en-Montagne -
Cette bicyclette en fil de fer a été fabriquée en 1989 à Ndirande au Malawi par Douglas Kapito. Claude Ballaré, qui travaillait au centre culturel français de Blantyre, a alors acquis cet objet. Il rapport que Douglas Kapito, qui avait alors 23 ans, avait commencé cette pratique à l’âge de 10 ans et initiait son petit frère à ce travail de création d’engin en fils de fer et de cuivre.
En 1995, ce petit vélo est acheté, avec 133 autres objets de la collection de Claude Ballaré, dans le cadre du Fonds régional d’acquisition pour les musées afin de compléter les collections musée du Jouet de Moirans-en-Montagne.
Musée du Jouet, Moirans-en-Montagne -
Ce petit groupe articulé représente deux pileuses en action. Il a été fabriqué en 1983 République d’Afrique centrale par un enfant dont l’inventaire précise que c’est un garçon, âgé de 12 à 14 ans. Cette information est relevée par Chantal Lombard (1941-1991) qui a très probablement collecté elle-même ce jouet en bois. Cette ethnologue a consacré ses travaux aux jeux et jouets d’enfants du monde. Elle publie dans les années 1970 un livre dédié aux jouets d’enfants baoulé, un autre aux céramiques miniatures provençales destinées aux enfants.
Chantal Lombard avait rassemblé une collection de plus de 700 objets, provenant d’une trentaine de pays. Elle a été donnée au musée par son légataire Richard C. Male en 2001. Parmi ces objets, un peu moins d’une centaine viennent du continent africain.
Musée du Jouet, Moirans-en-Montagne -
Dans ces musées, les objets d’Afrique viennent s’ajouter dans les marges de collections d’archéologie, de beaux-arts, antiques ou peintures et sculptures de la fin du Moyen Âge à nos jours, archéologique régionale, orfèvrerie, objets du quotidien, ou même spécimens naturalistes. Les musées contiennent un, dix voire, exceptionnellement quelques centaines d’objets. Nombre d’entre eux sont encore à étudier, voire à découvrir : au musée des Ursulines de Mâcon, au au musée du Château des Ducs de Würtemberg à Montbéliard…
Nous vous invitons à poursuivre cette exploration en consultant « Le monde en musée. Cartographie des collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France » réalisé par l’Institut National d’Histoire de l’Art en partenariat avec le musée d’Angoulême.
Cette exposition a été réalisée par Claire Bosc-Tiessé (INHA / EHESS), Coline Desportes (INHA / EHESS), Margaux Lefevre (EHESS) et Sarah Lakhal (Sorbonne Université) avec Catherine Tran-Bourdonneau, conservatrice des collections extra-européennes, responsable de la politique documentaire, musées de Dijon ; Anne Camuset, chargée de fonds documentaires / photothèque, musées de Dijon, Nicolas Potier, directeur des musées de Sens, Mélanie Bessard, directrice du musée du Jouet, Moirans-en-Montagne ; Marie-Lys Chevalier, cheffe de service, direction de la culture et du développement culturel, Nevers ; Léa Henry, chargées d’études documentaires, musées de Belfort.